Environ 120 espèces de poissons peuplent les eaux du Bassin d'Arcachon, encore que ce chiffre élevé puisse se revoir à la baisse sachant que le bassin est pour de nombreuses espèces un lieu de passage temporaire pour la reproduction. J'ai donc mentionné les espèces que j'ai pêchées ces 15 dernières années du bord. Les poissons (terme désormais obsolète) comporte deux grands groupes : les téléostéens, qui sont osseux et les sélaciens (raies, requins), qui sont cartilagineux. On retrouve au Bassin quelques téléostéens au niveau de l'estran : ce sont essentiellement les blennies, gobies, anguilles et congres qui peuvent supporter les conditions particulières liées à ce milieu.

Téléostéens (poissons osseux)

Grisets : on voit des variations de couleurs entres individus
Grisets : on voit des variations de couleurs entres individus

Sparidés

Ce sont des poissons à petites bouches, mangeurs de coquillages et de vers principalement. Ils sont encore assez présents au Bassin, de par l'abondance de la nourriture qu'ils affectionnent, mais aussi de par le fait que c'est pour eux un lieu de reproduction. La dorade royale est encore assez fréquente mais le griset (qui fut l'espèce la plus abondante) est en large baisse cette année, comme la plupart des poissons. On note aussi les diminutions de taille des adultes, comme pour de nombreuses autres espèces. A noter que le "griset charbonnier" n'est pas une espèce à part, simplement sa couleur noirâtre est l'effet d'une parure nuptiale.

Turbot : on voit la magnifique robe qui s'adapte constament au substrat
Turbot : on voit la magnifique robe qui s'adapte constament au substrat

Pleuronectiformes : "Poissons plats"


On trouve dans cet ordre de nombreux poissons plats asymétriques qui nagent sur un de leurs flancs. Ils ont les deux yeux (qui souvent seuls dépassent du sable) du même côté du corps. Ce sont des carnivores
semi-enfouis, qui peuvent aussi se nourrir de proies en décomposition. 

Syngnathiformes

Drôles de "poissons" à la nage peut aisée (nageoires réduites) et qu'on retrouve en quantité dans les zostères marines. Ils ont le corps recouvert de plaques osseuses jointives. Leurs mâchoires fusionnées fonctionnent comme une pipette aspirante. Ils ont une vie plutôt benthique, se confondant avec leur milieu. Au vu de leurs mâchoires, ils mangent de petits organismes présents en quantité au sein des algues.

Blennie délogée de sa pierre
Blennie délogée de sa pierre

Téléostéens de l'estran

Les poissons osseux sont en majorité pélagiques, vivent pour la plupart en pleine mer et ne sauraient supporter les conditions spécifiques de survie lié à l'estran. Un petit groupe pourtant vit dans ces conditions : il s'agit de petits individus (en dehors du congre) qui ont su s'adapter à la dessiccation, la salinité changeante, au manque d'oxygène, à la violence des embruns et aux changements brusques de température. Ils s'enfouissent (vives, anguilles, petites soles, Nerophis) où se cachent sous les pierres (gobies, blennies, anguilles et  congres).

Ces espèces peuvent supporter la dessiccation grâce à un épais mucus qui les recouvre (motelle, congre, anguille) et peuvent pratiquer la respiration cutanée. D'autres alternent les modes respiratoires (blennie, gobie) et humectent en permanence leurs branchies. Gobie et blennie sont quasiment inféodés à l'estran, alors qu'anguilles et petits congres y séjournent à marée basse et se déplacent ensuite, mais toujours près du fond. Toutes ces espèces ont en commun un mode de vie benthique, avec des déplacements plus ou moins importants liés à leurs capacités de nage (faibles pour la blennie).

Autres Téléostéens

Une belle raie torpille plannant au dessus du substrat
Une belle raie torpille "plannant" au dessus du substrat

Sélaciens (poissons cartilagineux)

Ce groupe qui compte peu d'espèces (800 contre 30 000 chez les téléostéens) comprend  les requins, raies, et chimères dont la peau est recouverte d'écailles en plaques. Les requins sont rares à l'intérieur du Bassin mais les raies sont assez présentes (aigle de mer, pastenagues et raie bouclée). Sur le plan évolutif, les raies sont des "requins aplatis" adapté au mode de vie benthique et aux petites proies.